Publication

Bâle II, Réallocation des Portefeuilles de Crédits et Incitation à  la Prise de Risque : une Application au Cas des Pays Emergents d'Asie du Sud-est

Régulation bancaire
Incitation
2008

2008, Revue Economique, 59(6), pp.1193-1214

Résumé

Nous analysons l'impact de l'approche par les notations internes du nouvel accord de Bâle (ci-après Bâle II version IRB) sur les portefeuilles de crédits des banques et sur leur incitation à la prise de risque. Les exigences en capital réglementaire de Bâle II sont basées sur le taux de défaut de chaque crédit financé par les banques. Ce taux de défaut est établi en prenant en compte le risque idiosyncrasique du crédit (sa propre probabilité de défaut) et sa sensibilité au facteur de risque systématique. La relation entre ces deux facteurs de risque est supposée décroissante de la probabilité de défaut du crédit dans Bâle II. Cette hypothèse implique que la charge marginale en capital pour une banque finançant un crédit plus risqué est décroissante. Cette charge marginale décroissante doit être comparée au gain croissant lié au financement de crédits plus risqués, mesuré par le spread de crédit sur l'actif sans risque. Nous montrons alors que, pour des banques initialement risquées, il existe un biais incitatif au financement de crédits davantage risqués lors du passage de Bâle I à l'approche IRB de Bâle II. Ce biais incitatif est en contradiction avec l'objectif principal de Bâle II de réduire le risque global encouru par les banques.