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Raleigh : Robert Azar, ancien consultant globe-trotter donne ses conseils pour réussir

Faculté et recherche

Publié le 24 février 2022

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Raleigh : Robert Azar, ancien consultant globe-trotter donne ses conseils pour réussir

Ex-consultant pour de grandes entreprises japonaises, Robert Azar est l’auteur de plusieurs ouvrages* autour des pratiques managériales en Asie. Aujourd’hui, il donne des cours en tant que professeur invité dans le domaine du commerce international sur le campus SKEMA de Raleigh.

Pourquoi avez-vous choisi SKEMA pour donner des cours dans le domaine du commerce international ?

Ce qui m’a tout de suite donné envie d’enseigner à SKEMA, c’est le caractère international de l’enseignement qu’elle dispense à ses étudiants. L’école dispose de ses propres campus sur cinq continents. Non seulement elle autorise, mais elle exige que les étudiants des programmes undergraduate et postgraduate étudient dans l’un de ses campus.

En outre, elle insiste pour que l’enseignement sur tous ses campus soit dispensé en anglais, qui est la langue internationale du monde des affaires. Ces éléments montrent que SKEMA est l’une des écoles de commerce les plus orientées vers l’international que je connaisse.


Robert Azar, vous intervenez auprès des étudiants de SKEMA dans le domaine du commerce international sur le campus de Raleigh. Vous prônez l’acculturation professionnelle, pouvez-vous développer ce concept ?

J’ai enseigné sur les cinq continents et je dis toujours aux étudiants qu’il ne s’agit pas d’être expert dans le domaine du commerce, de la finance ou du marketing pour réussir dans un environnement international. Il faut impérativement maîtriser plusieurs langues étrangères et s’acculturer au pays qui nous accueille. 

C’est l’acculturation qui permettra à ces futurs embauchés de réussir dans ce que je nomme le « management interculturel », et d’appréhender au mieux les différences culturelles qu’il peut subsister dans les entreprises. Enfin, ce que je préconise aux étudiants, c’est de travailler leur expression à l’oral. Une bonne présentation à l’oral est indispensable car la communication est la clef de voûte du commerce international.


Quel conseil donneriez-vous à un étudiant de SKEMA qui souhaiterait trouver un emploi à l’étranger ?

Je lui dirais de rechercher un emploi auprès des entreprises de son pays d’origine opérant dans le pays où il souhaite travailler. Par exemple, si un étudiant français souhaite travailler aux Etats-Unis, il faut qu’il dresse une liste des entreprises françaises présentes dans ce pays. Il y a près de 5000 entreprises françaises aux Etats-Unis et elles emploient près de 700 000 personnes d’après les chiffres !

L’autre astuce, c’est d’adopter une posture différenciante vis-à-vis des autres candidats. Je veux dire par là qu’il est très judicieux de passer par le réseau des alumni de SKEMAPlusieurs de mes étudiants à SKEMA ont trouvé un emploi aux Etats-Unis par ce biais. Les étudiants ont aussi la possibilité de participer à des ateliers de « networking professionnel » proposés par le département du commerce et du développement économique présent dans chaque état aux Etats-Unis. Il ne faut pas hésiter, non plus, à aller taper à la porte de son consulat, pour solliciter l’aide d’un conseiller.


Pourquoi, selon-vous, peut-on dire que les méthodes de management diffèrent grandement entre l’Asie et l’Ouest ?

Il est vrai que les pratiques en matière de management diffèrent beaucoup entre ces deux régions. LA première grande différence, c’est la gestion du temps. Les entreprises américaines utilisent principalement des perspectives court-termistes. Aux Etats-Unis, la performance est mesurée en mois pour le court-terme, en trimestre pour le moyen-terme et en quelques années pour le long terme. Les entreprises asiatiques sont situées à l’exact opposé de cette réalité. Là-bas, les entreprises calculent le court terme comme étant d’un à trois ans, le moyen terme comme étant de quatre ou cinq ans, et le long terme, de cinq à dix ans. L’Europe quant à elle, se situe entre ces deux extrémités.

In fine, il en résulte que les dirigeants planifient, investissent et gèrent leurs affaires selon des calendriers différents. Les objectifs visés par les entreprises américaines et asiatiques ne sont pas les mêmes. En Occident, les entreprises visent le profit à court-terme et la valeur pour les actionnaires. En Asie, il s’agit d’abord de faire progresser la part de marché et de créer une valeur stable à long terme, même si cela implique des pertes à court et moyen terme. L’ensemble de ces paramètres peuvent générer des problèmes de compréhension voire des tensions entre plusieurs entreprises partenaires.


Robert Azar est l’auteur de :

Managing in Asia : Mastering Asia’s Divergent Management Practices.
Navigating Japan’s Business Culture: A Practical Guide to Succeeding in the Japanese Market
Negotiating in Asia :  A Practical Guide to Succeeding in International Negotiations.